LA PERMACULTURE : D'OU VIENT-ELLE ?
Masanobu Fukuoka (né le 2 février 1913 et mort le 16 août 2008) est un agriculteur japonais, connu pour son engagement en faveur de l'agriculture naturelle.
Microbiologiste et spécialiste en phytopathologie, Rapidement, il commence à douter des progrès apportés par l'agriculture scientifique (dépendante du travail de la terre, des engrais et des pesticides chimiques) et démissionne alors de son poste dans l'administration. Il décide de retourner sur la ferme de son père, sur l'île de Shikoku. Dès lors, il consacre sa vie à développer une agriculture plus conforme à ses convictions, qu'il qualifiera d'agriculture naturelle.
Ses recherches, inspirées de ses racines culturelles zen, taoïste, shinto, bouddhiste, vont dans le sens d'une unification spirituelle entre l'Homme et la Nature. À partir des années 1980, ses expériences rencontrent progressivement une reconnaissance mondiale.
Même sans apport extérieur, sa méthode d'agriculture a pour principal effet d'enrichir le sol plutôt que de l'épuiser.
En EuropeBeaucoup de travail a été fait pour adapter la méthode
Fukuoka aux conditions de l'agriculture européenne, entre autres les recherches des français
Marc Bonfils et
Claude Bourguignon, le travail de
Emilia Hazelip, qui au cours de nombreux stages en France, en Espagne, et aux États-Unis, ont repris les fondamentaux du travail de Fukuoka.
Inspiration
La philosophie de cette agriculture, faire avec la nature et pas contre elle, entre en forte résonance avec celle de
Bill Mollison et
David Holmgren, les deux fondateurs du concept de "permaculture" ou "agriculture permanente", et cela malgré des différences notables dans la mise en pratique. L'agriculture naturelle, impliquant que l'homme se positionne en tant que serviteur de la nature, reste basée sur le non-agir (pas de produit fertilisant préparé comme le compost, pas de taille), alors qu'en permaculture ou agriculture permanente, la mise en place d'un zonage amène à intensifier certaines cultures par des transferts de fertilité entre zones (ajout de compost, fumure, arbres fruitiers palissés et taillés), l'homme s'y considère comme un "organisateur" de la nature.